Les eaux minérales naturelles
Définition
Selon le décret en vigueur de 2007 relatif à la sécurité sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine, « une eau minérale naturelle est une eau microbiologiquement saine, provenant d’une nappe ou d’un gisement souterraine exploité à partir d’une ou plusieurs émergences naturelles ou forcées constituant la source. Elle témoigne […] d’une stabilité de ses caractéristiques essentielles […] qui n’est pas affectée par le débit de l’eau prélevée. Elle se distingue des autres eaux destinées à la consommation humaine : par sa nature, caractérisée par sa teneur en minéraux, oligoéléments ou autres constituants et par sa pureté originelle, l’une et l’autre des caractéristiques ayant été conservées intactes en raison de l’origine souterraine de cette eau qui a été tenue à l’abri de tout risque de pollution ».
Par ailleurs, « une eau minérale naturelle ne doit pas contenir un nombre ou une concentration de micro-organismes, de parasites ou de toute autre substance constituant un danger pour la santé publique ».
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Classifications des eaux minérales naturelles
Avec une diversité géologique importante, les eaux minérales françaises ont des compositions et des températures très différentes.
Pour répertorier les 700 sources françaises existantes, il est possible de s’appuyer sur une classification basée sur la minéralisation, la composition physico-chimique ou la température de l’eau minérale naturelle.
La classification par minéralisation regroupe cinq catégories d’eaux :
- Très faiblement minéralisées : < 50 mg/L
- Faiblement minéralisées : entre 50 et 500 mg/L
- Moyennement minéralisées : entre 500 et 1000 mg/L
- Très minéralisées : entre 1000 et 1500 mg/L
- Fortement minéralisées : > 1500 mg/L.
Cette minéralisation totale n’étant pas suffisante pour caractériser les eaux minérales naturelles, il convient de les distinguer par leur profil physico-chimique en les classant par la présence prédominante d’un anion permettant de définir les groupes principaux d’eaux minérales, eux-mêmes scindés en sous-groupes en y associant les cations dominants. La classification suivante est ainsi adoptée :
- Eaux sulfurées
- Sulfurées sodiques de type pyrénéen
- Sulfurées calciques de type alpin
- Eaux sulfatées
- Sulfatées sodiques
- Sulfatées calciques
- Sulfatées mixtes (apport simultané de sulfate, sodium, calcium et magnésium)
- Ferrugineuses
- Eaux chlorurées sodiques
- Chlorurées « fortes » et froides
- Chlorurées « faibles » et chaudes
- Eaux bicarbonatées gazeuses
- Bicarbonatées sodiques
- Bicarbonatées calciques
- Bicarbonatées mixtes
- Ferrugineuses
Eaux faiblement minéralisées : sans élément spécifique dominant, parmi lesquelles on trouve les eaux oligominérales ou oligométalliques (présence d’éléments traces tels que le cuivre, arsenic, sélénium, zinc…)
Enfin, il existe une classification par température regroupant quatre catégories d’eaux minérales :
- Hyperthermales à partir de 50°C
- Mésothermales de 49 à 35°C
- Hypothermales de 34 à 15°C
- Froides en dessous de 15°C
Dérivés des produits hydrothermaux
A côté des eaux minérales sont également utilisés en soins leurs dérivés :
- Les gaz thermaux
- Les vapeurs thermales
- Les eaux-mères (concentré d’eau minérale naturelle très chloruré sodique obtenu par chauffage afin de provoquer la saturation des minéraux par évaporation, et présentant des propriétés thérapeutiques remarquables)
- Les boues thermales sont utilisées sous forme de cataplasmes ou en applications directes sur le curiste et sont fabriquées de deux manières :
- De manière extemporanée, le mélange eau minérale naturelle /substrat est réalisé avant utilisation et les boues n’ont aucune fraction biologique
- De manière maturée, après un contact prolongé entre l’eau minérale naturelle et le substrat, on parle alors de péloïdes (boues soumises à un processus de maturation dans une EMN chaude, contenant des thiobactéries ou cyanobactéries) ou de péloses (qui diffèrent des péloïdes par leur maturation, effectuée naturellement sur le site même de leur prélèvement)..